La Nouvelle République se fait écho de la reprise de SES par le spécialiste de la restructuration opérationnelle et des carve out Alandia Industries

 

Article paru le 1er juillet 2011 par la Nouvelle République

 

L’entreprise de Tours et Chambourg-sur-Indre était en fâcheuse posture depuis janvier. Elle en passera par de nouveaux licenciements.

Cela faisait deux mois que les salariés de Sécurité et signalisation (SES) étaient suspendus à la décision du tribunal du commerce de Tours. Hier, celui-ci à décidé la reprise par le fonds de refinancement d’entreprise Alandia, dirigé par Nicolas de Germay et Guillaume Steimer. Sur les 385 salariés actuels, seulement 246 postes seront repris. Le précédent plan social avait supprimé 106 emplois.

« L’objectif est de réembaucher le plus vite possible » annoncent les repreneurs. Le chiffre d’affaires à atteindre est fixé de 45m€ à 50m€. L’exercice 2010 avait atteint 67m€, mais avec un résultat négatif de 6,9m€. Depuis janvier, l’entreprise a connu des soubresauts majeurs et va vers une restructuration. C’est d’abord l’annonce d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui a lieu, fin janvier. 106 emplois seront supprimés, dont une quarantaine en Touraine, entre les site de Tours, ou se trouve le siège, et de Chambourg-sur-Indre. Les sites du Nord et de l’Aisne seront, eux, fermés. Les salariés organisent plusieurs mouvements de grève, reconnaissant une baisse notable des commandes depuis la fin 2010. Début mai, c’est le placement en sauvegarde auprès du tribunal de commerce. SES est en cessation de paiement. Une commande importante ne peut être honorée, faute de moyens pour acheter les matières premières ; les salaires sont difficilement payés. Un repreneur, spécialisé en restructuring, est espéré dans les deux mois.

 

Potentiel technologique

Les garanties présentées par Alandia au tribunal de commerce de Tours seront solides. La holding d’investissement industriel, spécialisé dans la reprise entreprise « en situation particulière » assure vouloir « développer le business de SES ». L’entreprise devient d’ailleurs SES Nouvelle (la précédente structure est dissoute). On ne sait pas encore si l’équipe de direction de l’entreprise sera remplacée. Le repreneur devrait s’adresser aux salariés prochainement pour les assurer de ses intentions. Le fort potentiel technologique de SES est un atout. La conception d’Optima – panneaux lumineux d’affichage pour autoroute, autonomes en énergie – est un débouché important , en France comme à l’international. Alandia a récemment repris l’entreprise Panotel (petits pains de luxe servis dans les avions). SES Nouvelle est détenue à 65% par Alandia, le restant est à Aximum (fililale de Colas, ex-propriétaire de SES!).

 

Repères

Reprise par des cadres en 2006 à l’entreprise Colas – dont Lionel Couche, son PDG – l’entreprise a souffert de mauvaise gestion. Elle avait réalisé un chiffre d’affaires de 67m€ en 2010, avec un résultat négatif de 6,9m€. SES a aussi été condamnée, en décembre 2010, à 700.000€ d’amende pour entente illicite avec d’autres sociétés de travaux publics.