Le fonds de retournement Alandia industries a mis en place un Fonds commun de placement de reprise (FCPER) au profit des salariés de Carbone Savoie pour les associer à la reprise et au redressement de l’entreprise. Cette démarche s’inscrit dans la méthode de redressement d’entreprise développée par Alandia industries et qui vise a partager les efforts et les fruits du redressement.
Article publié dans le mensuel Partenaire Savoie édité par la CCI de Savoie en février 2018
La démarche, engagée en 2017, porte sur 5 % du capital. 87 % des salariés ont répondu favorablement à l’initiative des dirigeants. « 87 %, c’est énorme. Pour ce genre d’opération le taux d’adhésion se situe plutôt entre 40 et 80 %. J’encourage les dirigeants de PME à s’intéresser à la démarche. L’ouverture du capital aux salariés est la meilleure preuve que l’on donne de la philosophie de la reprise en disant “Nous sommes tous dans le même navire”. Si les résultats sont aux rendez-vous, les salariés seront associés en complément des autres outils, comme l’intéressement », explique Sébastien Gauthier, p.d.g. de Carbone Savoie. L’ouverture du capital a été engagée à travers un Fonds Commun de Placement de Reprise (FCPER) utilisé une seule fois auparavant en France par La Redoute. La formule permet d’acquérir les actions d’une entreprise non cotée tout en sécurisant l’apport, via un plan d’épargne interentreprises (PEI) fiscalement intéressant. « La démarche n’était pas la priorité lors de la reprise car les difficultés étaient colossales.
En revanche, après un an d’activité, cette initiative permet de montrer que l’entreprise va mieux et de rassurer le personnel. Une reprise c’est toujours beaucoup d’anxiété pour les salariés alors que pour réussir il faut une stratégie simple à expliquer et l’engagement de tous », témoigne Sébastien Gauthier.
Fondée en 1897, Carbone Savoie est spécialisée dans la fabrication de cathodes en carbone et en graphite pour la métallurgie. « En 120 ans, il y a eu des luttes, des difficultés, des changements d’actionnaires. En dix-huit mois, on ne change pas tout mais l’ouverture du capital démontre qu’il y a un partage possible et des mesures justes qui peuvent apporter à la culture de l’entreprise », assure le p.d.g. de l’entreprise.